De l’énergie fictive

C’est simple, je n’arrête pas de bouger. Je n’arrive pas a ne rien faire. Pourtant ma psychomotricienne m’a dit que mon corps était fatigué. Mais je ne vois pas de souffrance physique, alors je vis. Une heure de marche tous les matins. Ménage à fond. Je ressors. Je me pose juste le soir. Les vertiges sont là, mais hop, ça passe. La faim n’est que du passé. J’avance. J’ai le moral. Mais mon cœur est fatigué ma tête est fatiguée en fin de journée. Pas grave, j’avale un petit truc, je dors et demain est un autre jour. Je refuse de ne rien faire. Parce que je ne veux pas la même vie que dans la ville où j’ai habité pendant trois ans. J’étais enfermée, sans vie a manger des quantités énormes de nourriture et a ne rien faire de mes journées a par prendre des médicaments et dormir. Heureusement, la raison a reprit le dessus et maintenant je ne fais plus de surdose de médicaments, je prends mon traitement, point. Et ça me va. Le psychiatre dit que ça devient critique et il ne prescrit pas de fortimel. Est ce normal? Enfin bon, la médecine, a force, j’en ai marre. Je me demande si je vais me faire hospitaliser ou pas. Puis, je regarde ma boule de poils et je me dis, non, je vais tenir pour lui.
L’autre matin je me suis fais peur. Le chien me réveille pour aller se balader et là… Vertiges, vision floue, je me suis battue pendant 15 mn pour ne pas tomber, pliée en deux. Je suis rentrée j’ai mangé un petit truc et je me suis reposée, c’est passé. Ouf.
Hier, crise. Je ne sais pas pourquoi, ni comment. La faute a mon traitement. Alors j’ai dévalisé mes placards, et je me suis dirigée vers les toilettes pour vomir. Epuisée j’ai dormi directement. Honte, colère. Du coup, aujourd’hui, je n’ose rien manger. Sale maladie, elle me rend dingue. Mais j’ai quand même fait beaucoup de chose ce matin. La je me dope à la musique. J’écris beaucoup aussi. Exutoire.
Dans mon combat pour retrouver un équilibre, j’ai ma psychologue avec qui je communique par mail. Heureusement qu’elle est là. Ma mère me fait du pain, il est lourd, mais je le mange. Je mets du temps, mais j’y arrive. Le plus dur est d’accepter l’idée de m’alimenter, car comme dit ma psychologue, j’ai perdu le goût des aliments et moi je dirai plutôt le goût de la vie. Même si comme je l’ai dit, j’ai le moral. C’est vrai, j’aime rire avec ma meilleure amie au téléphone, on passe des heures a se parler.

Sayline

Ps: Je reviens, c’est le moment d’aller renouveler mes médicaments.

Retour: Bon j’ai ce qu’il me faut. Ma mère m’a donné du pain. C’était très tendu avec elle. On est allé faire des courses. J’avais en tête ce que je voulais, c’était des dosettes pour ma cafetière, elle l’a mal prit, croyant que je voulais cacher ce que j’achetais. Alors que pas du tout. Bref.
Puis j’ai eu une surprise. Mon père m’a téléphoné, un geste de sa part, qui touche. Je faisais toujours le premier pas. J’en avais conclu que j’allais arrêter de le contacter car c’était toujours moi qui prenais les devants. Bon, peut être que au final, je me suis trompée. La conclusion de la discutions est qu’il faut que je me fasse hospitaliser. Je suis à moitié d’accord car comme je le dis et le répète, moralement ça va. J’ai la patate a part quelque fois. Mais bon, au bout d’un temps je vais fatiguer, je le sais, mais c’est trop dur. Je bloque dans les rayons. C’est une souffrance. Alors je garde le sourire de façade. J’évite les sujets qui fâchent…
Au passage, j’ai prit un os pour le chien, lui il a aucun problème, ça fait une heure qu’il est dessus. Et voir que j’arrive a faire plaisir a quelqu’un, ça me fait plaisir aussi.

Ce samedi c’est l’anniversaire de mon neveu, mais je n’ai pas la force d’affronter la famille, le repas etc. C’est trop pour moi. Je vais donc passer un week-end tranquille a batailler pour prendre du poids, du moins un peu. Enfin bon, quand je vois ma crise d’hier, je me dis que mon ventre peut supporter quelques aliments, mais mentalement, je n’arrive pas a manger après une crise. Et oui, comment expliquer ceci ?
Je profite de ma liberté pour vivre ma vie. Je suis contente car mes journées ne ressemblent pas. J’ai de l’énergie a revendre.
Ce soir? Ce sera un chocolat au lait. Un peu de chaud. Comme je l’ai dis après une crise, je n’arrive pas à manger quoique ce soit. C’est peut-être fou. Mais la culpabilité est là. Je deviens surement folle. Je me vois encore à 58 kilos. Cette fameuse période où on me disait « gonflé par le traitement » ou qu’on me demandait si j’étais pas enceinte. Autant dire que ça fait mal, ça blesse. C’est une torture. Le miroir reflète un monstre. Seuls mes vêtements sont la preuve que j’ai perdu. Du 10 ans trop grand.

Je vais aller balader le fauve. Et ensuite, repos. Parce qu’il le faut bien après tout…
Mais demain, c’est reparti ! J’ai mon objectif d’aller à médiathèque, alors j’irai. A pieds une fois peut-être. On verra le temps, on verra ma force. Ce soir? Rien a à la télévision alors je vais écrire encore et encore.

Sayline.

 

 

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